En 2016, à presque 40 ans (rien d'original !), je regarde ma vie et je fais un constat pas vraiment enthousiasmant ...
Je me suis sur-adaptée à l’autre pour être aimée, j’ai joué au caméléon pour être ce que je pensais que les autres voulaient que je sois, faire ce que j’imaginais qu’ils attendaient de moi, et je me suis perdue en chemin.
Quels sont mes besoins profonds, de quoi ai-je vraiment envie, où se trouve mes limites ?
Qui je suis tout simplement ?
En dissimulant les facettes que je jugeais non aimables, je n’ai réellement donné à personne la possibilité de me connaître et de m’aimer.
Et en même temps, comment je l’aurais pu en ayant moi-même si peu d’amour à m’offrir ?
Pétrie de cette insécurité intérieure, j’ai construit une vie sur laquelle je me donne l’illusion d’avoir le contrôle et je m’attache à l’autre comme à une bouée.
Et là, je suis en train de reprocher au monde de ne pas m’apporter ce que je désire alors que je suis moi-même incapable de savoir ce que je veux vraiment !
Le constat est difficile à digérer mais clairement libérateur : cela me remet enfin en mouvement !
Parce que je décide à ce moment-là que je ne veux plus déléguer à l’autre la responsabilité de me définir, je vais commencer en conscience, à cheminer intérieurement pour me retrouver. Rencontrer mes parts d’ombre pour accepter la lumière, rassembler les morceaux de moi épars et les accueillir avec autant de bienveillance que je le peux.
Dans ce processus, parfois c’est fluide, parfois c’est plus compliqué, parfois tout s’éclaircit et parfois je me raconte que j’ai envie de tout laisser tomber.
Et peu à peu, le monde autour de moi que je croyais contrôler va se craqueler pour laisser apparaître un nouveau chemin …
Et aujourd’hui alors ?
Evidemment il m’arrive encore de me sentir blessée et de vivre des situations où j’ai le sentiment d’être impuissante et d’avancer dans le brouillard …
Ce qui a fondamentalement changé, c’est que je ne m’identifie plus à cela : je ne suis pas mon histoire, mes pensées, mes émotions, ma douleur. Je ne crois plus que tout cela est moi.
Alors je suis capable, parfois dans l’instant, parfois plus tard, d’accueillir ces parts de moi en demande d’attention quand elles se manifestent, de le regarder sans les juger avec dureté, de les aimer juste pour ce qu’elles sont : une part de mon humanité.
Cette vie est celle que j’ai choisie pour me souvenir de qui je suis vraiment !
Le chemin se poursuit et là où je me trouve aujourd’hui, j’ai envie de transmettre le cadeau que j’ai reçu.
Ainsi, quand une cliente me partage son émerveillement de sentir la paix en elle, même pour un instant, ou sa fierté de s’accueillir avec plus de douceur et de bienveillance, je ressens une joie et une gratitude infiniment profondes.
Dans ces moments, je sais intimement, sans aucun doute, que ma place est exactement là à cet instant …